Dermatose nodulaire contagieuse – suivi des foyers et des impacts

Au 5 juillet 2025, 4 foyers sont confirmés, tous dans la même commune en Savoie. Les cas en Italie pourraient impacter le commerce.

 

Ajustement des conditions dans la zone règlementée

Un fait important : parmi les mesures de prévention listées dans la zone réglementée (50km autour des foyers), les restrictions notamment sur le déplacement des bovins sont toujours d’actualité, afin d’éviter au maximum une diffusion dans d’autres élevages. Cependant les mesures de gestion du lait pour les éleveurs lait cru de la zone ont été levées : il n’y a plus l’obligation de pasteuriser le lait pour les éleveurs situés dans la zone réglementée (hors foyers et suspicions).

Pour mémoire, la confirmation de la maladie induit la mise en place d’un Arrêté Préfectoral de Déclaration d’Infection (APDI) et un dépeuplement des animaux, une enquête épidémiologique, désinsectisation et désinfection (cf actualité du 01/07/2025).

 

Suivi des foyers et suspicions

En France, au report du 05/07/2025 par le laboratoire national de référence, deux nouveaux foyers en Savoie ont confirmés, sans changement de la taille de la Zone Règlementée. Il y a donc au total 4 foyers, tous dans la même commune d’Entrelacs en Savoie.

Des suspicions en Corse (1), Aveyron (1), Doubs (1), Ain (1) ont été levées depuis. Il en reste quelques unes en cours.

A noter que le nombre de foyers en Italie continue aussi d’augmenter avec, fin de semaine dernière, 10 foyers notifiés en Italie dont 9 en Sardaigne et 1 en Lombardie. Les experts estiment que la circulation en Sardaigne pourrait être relativement ancienne (3 mois).

 

Impacts sur les mouvements d’animaux hors zone règlementée

Sauf si le transport implique un passage par une zone réglementée, aucune restriction de mouvement en lien avec la DNC, y compris en vue d’un échange intra UE, ne s’applique aux animaux détenus en dehors de la zone réglementée et destinés à une zone non réglementée.

Cette consigne est à comprendre jusqu’au bout : les mouvements d’animaux à destination des zones règlementée sont interdits : les mouvements vers l’Italie sont donc impactés. Une estimation des impacts pour le commerce français est en cours.

Comment limiter les risques à l’échelle de Centre-Val de Loire ?

Cet événement doit nous rappeler l’importance de la mise en place mesures de sanitaire collectif. La biosécurité et la vigilance sont l’affaire de tous les maillons de la filière.

Il est important :

  • D’avoir une vigilance quotidienne de l’état des animaux et de contacter le vétérinaire sanitaire en cas de suspicion
  • De maintenir un niveau de biosécurité suffisant dans les élevages
  • De maintenir la biosécurité dans les moyens de transports des animaux vivants et en élevage, avec entre autres l’isolement des nouveaux animaux introduits dans l’exploitation pendant une période d’observation
  • De porter attention à l’origine des animaux introduits ainsi que la tenue à jour du registre des animaux présents dans l’exploitation et de leurs mouvements.

Il est très probable que la France s’engage dans la vaccination contre la DNC, vaccination qui pourrait être initiée grâce aux doses de la banque UE. La stratégie vaccinale nationale est en cours d’élaboration.

 

Quels sont les signes cliniques ?

La DNC appartient au groupe des varioles des ruminants. Ces maladies affectent les bovinés (DNC), les ovins (clavelée) et les caprins (variole caprine). Le vecteur principal de la maladie est le stomoxe dit mouche piqueuse ou mouche charbonneuse, mais d’autres insectes hématophages pourraient être aussi impliqués (moustiques, culicoïdes).

Elle est actuellement présente en Tunisie, en Algérie et en Libye. Depuis le 21 juin 2025, elle est donc déclarée en Italie et confirmée en France depuis le 29 juin 2025. C’est une maladie virale classée comme maladie de catégorie ADE en droit européen. Cela signifie qu’elle est normalement absente de l’Union européenne et soumise à éradication immédiate, et qu’elle est soumise à restriction de mouvement entre les États membres de l’UE et à surveillance.

La période d’incubation de la DNC varie entre 4 à 14 jours, pouvant aller jusqu’à un mois. A l’issue de cette période d’incubation, plusieurs signes généraux peuvent apparaître :

  • Fièvre pouvant atteindre 41°C
  • Abattement
  • Anorexie
  • Chute de lactation
  • Hypertrophie des ganglions lymphatiques
  • Nodules sur la peau, les muqueuses, les membranes et les organes internes.

Ces symptômes peuvent entraîner la mort des animaux.

Son impact est surtout économique en raison de la morbidité élevée (baisse de la fécondité, amaigrissement, chute de production laitière, dégâts sur les cuirs et peaux…) et des restrictions commerciales qu’elle engendre.

La DNC n’est pas transmissible à l’homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes. Il n’y a en outre aucun risque pour la santé humaine lié à la consommation de produits issus de ces animaux.

Une détection précoce est essentielle pour limiter la diffusion du virus. Pour accompagner les éleveurs, GDS France a conçu la fiche réflexe ci-jointe. Elle rassemble les bons réflexes à adopter, les mesures de prévention à mettre en place ainsi que les informations essentielles pour comprendre et détecter la maladie.

 

 

Sources : DGAL, GDS France et les GDS de la zone réglementée