Après la détection de 3 foyers italiens la semaine dernière, un premier foyer de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) a été confirmé en France, en Savoie, dans un élevage laitier ce dimanche 29 juin 2025. La suspicion a été déclarée le 26 juin suite à la présence de signes cliniques évocateurs (fièvre et nodules sur la peau).
La DNC est une maladie vectorielle qui affecte uniquement les bovinés (bovins, buffles d’eau, zébus). Le vecteur principal de la maladie est le stomoxe dit mouche piqueuse ou mouche charbonneuse, mais d’autres insectes hématophages pourraient être aussi impliqués (moustiques, culicoïdes).
Elle est actuellement présente en Tunisie, en Algérie et en Libye. Depuis le 21 juin 2025, elle est donc déclarée en Italie et confirmée en France depuis le 29 juin 2025. C’est une maladie virale classée comme maladie de catégorie ADE en droit européen. Cela signifie que :
- Elle est normalement absente de l’Union européenne et soumise à éradication immédiate.
- Elle est soumise à restriction de mouvement entre les Etats membres de l’UE.
- Elle est soumise à surveillance.
Quels sont les signes cliniques ?
La période d’incubation de la DNC varie entre 4 à 14 jours, pouvant aller jusqu’à un mois. A l’issue de cette période d’incubation, plusieurs signes généraux peuvent apparaître :
- Fièvre pouvant atteindre 41°C
- Abattement
- Anorexie
- Chute de lactation
- Hypertrophie des ganglions lymphatiques
- Nodules sur la peau, les muqueuses, les membranes et les organes internes.
Ces symptômes peuvent entraîner la mort des animaux.
Son impact est surtout économique en raison de la morbidité élevée (baisse de la fécondité, amaigrissement, chute de production laitière, dégâts sur les cuirs et peaux…) et des restrictions commerciales qu’elle engendre.
La DNC n’est pas transmissible à l’homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes. Il n’y a en outre aucun risque pour la santé humaine lié à la consommation de produits issus de ces animaux.
Une détection précoce est essentielle pour limiter la diffusion du virus. Pour accompagner les éleveurs, GDS France a conçu la fiche réflexe ci-jointe. Elle rassemble les bons réflexes à adopter, les mesures de prévention à mettre en place ainsi que les informations essentielles pour comprendre et détecter la maladie.
Quels sont les impacts pour la zone à ce jour ?
La confirmation de la maladie induit la mise en place d’un Arrêté Préfectoral de Déclaration d’Infection (APDI) et la création d’une zone réglementée de 50km autour du foyer.
Le foyer (Montbéliardes, 52 bovins) est soumis aux mesures suivantes :
- Dépeuplement des animaux (effectué le 30/06/2025).
- Mise en place d’une enquête épidémiologique pour identifier les mouvements d’animaux au départ de l’élevage, mais aussi les autres élevages qui auraient pu être en contact avec le foyer.
- Désinsectisation et désinfection seront mises en place pour limiter la diffusion de la maladie sur les bâtiments et véhicules.
- Mise en place de restrictions de mouvement (personnes, véhicules).
La zone réglementée d’un rayon de 50km autour du foyer instaure : des mesures de prévention par renforcement de la surveillance vétérinaire ainsi que des restrictions notamment sur le déplacement des bovins visant à éviter que la maladie ne se diffuse dans d’autres élevages. Elle impose aussi de fortes contraintes liées aux mesures de gestion du lait pour les éleveurs lait cru de la zone (pasteurisation).
La ZR (zone de protection 20 km – 594 élevages, zone surveillance 50km – 2 156 élevages) empiète sur la Suisse, en plus des 4 départements suivants : Savoie, Haute Savoie, Isère et Ain.
En date du 1er juillet, il y a une suspicion clinique très forte en Savoie à proximité du 1er foyer confirmé. La clinique est très évocatrice sur plusieurs génisses (commune limitrophe). Les prélèvements sont en cours pour envoi ce jour au LNR. Des mesures sont d’ors et déjà prises sur le site des génisses pour éviter une dissémination si le cas est confirmé.
Quels sont les impacts en France à ce jour ?A date du 01/07/2025, les interdictions et restrictions concernent uniquement les communes situées dans la zone règlementée. Elles sont issues de la traduction du règlement 2020/687 disponible au lien suivant. Il n’est pas prévu de contraintes aux mouvements pour les élevages situés en dehors de cette zone règlementée. La Dgal est en train d’élaborer une Foire aux questions pour détailler la réponse. |
Comment limiter les risques à l’échelle de Centre-Val de Loire ?
Cet événement doit nous rappeler l’importance de la mise en place mesures de sanitaire collectif. La biosécurité et la vigilance sont l’affaire de tous les maillons de la filière.
Il est important :
- D’avoir une vigilance quotidienne de l’état des animaux et de contacter le vétérinaire sanitaire en cas de suspicion
- De maintenir un niveau de biosécurité suffisant dans les élevages
- De maintenir la biosécurité dans les moyens de transports des animaux vivants et en élevage, avec entre autres l’isolement des nouveaux animaux introduits dans l’exploitation pendant une période d’observation
- De porter attention à l’origine des animaux introduits ainsi que la tenue à jour du registre des animaux présents dans l’exploitation et de leurs mouvements.
Sources : DGAL, GDS France et les GDS de la zone réglementée