Le chef des services vétérinaires (CVO) hongrois a confirmé ce jour à la Commission UE et aux Etats-Membres un foyer de fièvre aphteuse (FA). Il s’agit d’un élevage de 1400 vaches laitières situé dans le nord de la Hongrie, village de KISBAJCS
Cela faisait plus de 50 ans que la Hongrie était indemne de FA.
Les bovins touchés présentaient début mars des symptômes cliniques typiques et le laboratoire hongrois a confirmé la présence du virus. Ni le sérotype, ni la source de l’infection ne sont connus à ce jour. Des restrictions ont été mises en place immédiatement et l’enquête se poursuit. Les animaux sortis de l’exploitation pendant la période à risque sont recherchés.
Les mouvements d’animaux sensibles sont suspendus dans ce pays.
Le risque d’introduction de la FA en France est réel :
Il faut donc la détecter le plus précocement possible. Vous avez un rôle actif et crucial à jouer pour la sécurité de tous. |
Les impacts de la maladie
Lorsqu’un pays n’est plus indemne de la maladie, des restrictions au commerce sont appliquées. Les pertes financières liées à ces restrictions, dans un pays initialement indemne, s’ajoutent au coût des mesures de lutte et provoquent des pertes économiques considérables. Par exemple en 2001, le coût direct de l’épizootie britannique a été évalué à 7,5 milliards d’euros.
Pour rappel à l’échelle européenne, la fièvre aphteuse est classée A+D+E dans la Loi de Santé Animale. Cela signifie que que la maladie est soumise à déclaration obligatoire et à éradication immédiate.
Reconnaître les signes cliniques de la fièvre aphteuse
La fièvre aphteuse est une maladie infectant les animaux à onglons pairs (artiodactyles) : bovins, ovins, caprins, porcins notamment. D’après l’OMSA, la FA n’est pas transmissible à l’être humain.
Son expression clinique est différente suivant les espèces :
Espèce | Bovins | Ovins / Caprins | Porcins |
Signes cliniques | Hyperthermie, abattement, inappétence, inrumination, vésicules dans la cavité buccale et/ ou sur le bourrelet coronaire et dans l’espace interdigital.
Les vésicules se rompent pour donner des ulcères douloureux en 12-24h, |
Lésions discrètes et fugaces situées dans la cavité buccale et/ ou sur le bourrelet coronaire et dans l’espace interdigital.
Attention : il faut surveiller la mortinatalité et les avortements pour détecter la maladie |
– Lésions de la bouche, de la mamelle, des pieds et aussi du groin.
– Difficultés de déplacement liées aux ulcères – Fièvre qui engendre de la prostration |
Retrouvez les signes cliniques de la maladie en images en cliquant ici.
La maladie est virale et très contagieuse. Sa transmission se fait :
- Par contact direct et indirect entre animaux
- Par l’intermédiaire de vecteurs vivants (personnes, animaux) ou inanimés (véhicules, outils agricoles).
- Par transmission aérienne via des gouttelettes de salive. Le virus peut être transporté par le vent sur des distances importantes depuis un élevage infecté.
Au vu de ces informations, il est important de savoir identifier la maladie afin de pouvoir déclarer les foyers dans un délai extrêmement court. Cela permettrait d’éviter le plus possible une propagation de la maladie qui aurait des conséquences très importantes pour les filières d’élevage.
Ils bavent, ils boivent, et si c’était la fièvre aphteuse ? J’appelle sans délai mon vétérinaire.
Retrouvez une fiche technique descriptive de la maladie réalisée par le ministère de l’Agriculture en cliquant ici.
Les mesures mises en œuvre par la France
La DGAL va évaluer le risque pour la France et tracer les mouvements d’animaux d’élevage d’espèces sensibles depuis la zone/période à risque.
L’administration appelle également les importateurs de moutons à engraisser dans la perspective de l’Aïd de début juin prochain sur la très grande vigilance, prudence et responsabilité vis-à-vis du risque FA depuis la Hongrie. Cette même prudence préviendra aussi le risque d’importation accidentelle de la Peste des Petits Ruminants depuis la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie ou la Grèce.
Sources : plateforme ESA, DGAL