Printemps et pâturage des bovins : quelles stratégies de gestion des strongles ?

La sortie d’hiver et la mise à l’herbe progressive des bovins peuvent présenter une période à risque de parasitisme et notamment des strongles digestifs chez les jeunes animaux de moins de 2 ans que sont :

  • Les strongles de la caillette Ostertagia ostertagi
  • Les strongles de l’intestin grêle Cooperia oncophora

Au pâturage, le mode de transmission de ces parasites est principalement l’ingestion de larves trans-hibernantes présentes à la surface des feuilles. La charge parasitaire des pâtures augmente alors avec les bovins qui ingèrent les larves qui se développent en vers adultes dans la caillette ou l’intestin grêle. Ces adultes une fois mâtures excrètent à leur tour des larves via les fèces. Un strongle adulte peut alors pondre jusqu’à 4000 œufs par jour pendant 1 ou 2 mois. Les impacts du parasitisme sur la santé sont des diarrhées, un poil piqué, un amaigrissement voire un retard de croissance qui pourra difficilement être compensé par la suite.

Parmi les bovins mis au pâturage, les veaux sont ceux qui contaminent le plus les parcelles car ils ne possèdent pas encore d’immunité.

La période de vêlage peut influencer le risque de contamination des veaux. Un veau né d’un vêlage d’automne aura une alimentation principalement composée d’herbe lors de ma mise au pâturage au printemps et a donc un risque plus important d’être contaminé par rapport à un  veau issu d’un vêlage de printemps dont l’alimentation sera principalement du lait et où la contamination par les pâtures sera moindre et il sera protégé par sa mère immunisée.

Pour limiter les risques de contamination, une attention particulière doit être apportée à la gestion des pâtures. Il convient de mettre les animaux dans un pré sain où il n’y a pas eu de bovins depuis plusieurs mois et  de réduire le chargement dans les pâtures et/ou faire changer les animaux de parcelle régulièrement (avant 3 semaines). Le taux d’infestation des animaux peut être apprécié en réalisant régulièrement des coproscopies sur 5 animaux et si celui-ci est important, des antiparasitaires peuvent être utilisés pour limiter les contaminations de la pâture en utilisant des médicaments avec une rémanence suffisante

Il est donc important de raisonner la gestion du parasitisme au pâturage sur plusieurs facteurs : âge des animaux, chargement, rotations de pâture, durée de pâturage, complémentation, traitements préventifs/curatifs.

Avec les saisons chaudes allongées de ces dernières années les périodes de mise à l’herbe peuvent ainsi être décalées et les cycles parasitaires également. Une surveillance des animaux et une gestion de la prévention régulière sont donc importantes pour la gestion du parasitisme au pâturage.