L’Espagne déclare ce jour deux cas de Peste porcine africaine (PPA) sur deux sangliers trouvés morts le 26 novembre à Bellaterra (Barcelone). Ce sont les premiers cas en Espagne depuis 1994.
Ces cas, confirmés par le Laboratoire central de vétérinaire d’Algete (Madrid), représentent la première détection de la maladie en Espagne depuis novembre 1994. Ces cas sont à 94 km de la frontière française (voir carte ci-dessus).
Organisation de la surveillance et des préventions contre une extension
Les deux carcasses de sangliers ont été retrouvées à environ 1 km l’une de l’autre. Elles étaient situées près du campus de l’Université autonome de Barcelone. Dans cette partie de la Catalogne, il existe des zones boisées modérément denses avec une densité moyenne de sangliers ainsi que des zones résidentielles. Dans un rayon de 10 km, on compte cinq élevages porcins commerciaux, le plus proche se trouvant à plus de 5 km de l’endroit où les sangliers positifs ont été découverts, et dans un rayon de 10 à 20 km, il y a au total 34 exploitations de production et d’élevage. La surveillance et le contrôle de la biosécurité ont été renforcés dans toute la région. Les enquêtes sur l’origine possible de la maladie sont en cours.
Le gouvernement catalan a mis en place un plan de contingence et a activé les actions prévues dans le protocole : recherche active de cadavres de sangliers (notamment dans un rayon de 1 km autour des sites où les 2 sangliers infectés ont été trouvés, collecte des pièges de capture de sangliers sauvages et du matériel de désinfection afin de les transporter vers le centre logistique proche de de la zone infectée. L’objectif est de sécuriser le périmètre et d’empêcher la sortie des sangliers sauvages de la zone de surveillance, définie sur un rayon de 20 km.
Impacts sur la filière
Le ministre espagnol de l’agriculture a indiqué à la presse que l’an passé l’Espagne a exporté vers 104 pays, dont 44 avec exigences spécifiques au sujet de la PPA, parmi lesquels 24 reconnaissent la régionalisation (dont Chine, Philippines, Corée du Sud, UK, Serbie) et 20 qui ne la reconnaissent pas (Japon, Malaisie, Taïwan, Vietnam, Mexico). Tout l’enjeu des jours à venir est de limiter l’impact économique. Sur les 400 certificats concernant les 104 pays de destination, un tiers sont bloqués pour le moment.
Le secteur porcin espagnol est très professionnel avec des mesures de biosécurité reconnues dans le monde entier. Le poids économique est considérable : la filière porcine représente 40% de la VA liée à l’élevage, 17% de tout le secteur agricole, ES est le 3ème producteur du monde ; 44 000 exploitations qui sont essentielles au monde rural. 4,9 Mt sont produites annuellement, dont 1Mt est consommé dans les foyers espagnols, 2,7 Mt sont exportées dont 1,5 Mt dans l’UE. Le reste part en consommation HORECA. La dureté des mesures imposées est indispensable afin d’éradiquer la maladie, dont on cherche actuellement l’origine.
Trois messages forts du ministre espagnol de l’agriculture : appui au secteur ; priorité sanitaire est centrée sur la zone de 20 km de rayon afin d’éradiquer les cas qui existent et éviter la propagation et limiter au maximum l’impact économique en maintenant ouverts le plus de marché possible.
A la question d’un journaliste sur les 4 autres sangliers morts trouvés ce lundi 1er décembre, le ministre espagnol de l’agriculture a répondu être en attente de la confirmation du laboratoire national de référence. Il a souligné que ces quatre cas sont dans la même zone déjà sous restrictions.
| A NOTER –
La France a signé en 2021 un accord de régionalisation avec la Chine et, fin octobre 2025, a signé un accord de zonage avec le Japon. |
Pour plus d’informations, veuillez consulter la note de la veille sanitaire internationale de la Plateforme ESA
Nous rappelons à tous le besoin de vigilance renforcée et d’application des mesures de biosécurité
Source : DGAL / Ministère de l’agriculture espagnol / GDS France [actu MAJ 01/12/2025]
