Un foyer de la maladie d’Aujeszky a été détecté dans un élevage de sangliers du Cher. Le préfet renforce les règles sanitaires pour éviter toute propagation dans un arrêté signé le 19 décembre 2025. Les mouvements des porcs élevés en plein air et de sangliers sont désormais soumis à des règles très strictes dans le Cher.
Les services vétérinaires de la préfecture du Cher ont confirmé la présence d’un foyer de maladie d’Aujeszky dans un élevage de sangliers du département. Les animaux atteints ont été abattus et un dispositif de surveillance renforcée a été immédiatement déployé sur l’ensemble du territoire départemental. Cette détection entraîne également la suspension du statut indemne d’Aujeszky pour le Cher.
Afin de limiter les risques de propagation, un arrêté signé le 19 décembre 2025 encadre désormais strictement les mouvements de porcs élevés en plein air et de sangliers. Ces animaux ne peuvent plus sortir librement du département. Tout déplacement vers un autre département – que ce soit pour un élevage, un parc ou un enclos de chasse – est soumis à l’obtention préalable d’un laissez-passer sanitaire (LPS).
Pour obtenir cette autorisation, plusieurs conditions doivent être remplies :
- les animaux doivent provenir d’un élevage indemne de la maladie,
- ne présenter aucun signe clinique,
- et avoir obtenu un résultat sérologique négatif dans les 15 jours précédant le transport.
La demande doit être déposée au minimum 48 heures avant le déplacement, à l’adresse suivante : ddetspp-spae@cher.gouv.fr. Un modèle de laissez-passer sanitaire est disponible au téléchargement.
Par ailleurs :
- Les mouvements vers un abattoir, en France ou dans l’Union européenne, restent autorisés. Cependant, les conditions suivantes doivent être respectées : aucun cas d’Aujeszky ne doit avoir été signalé dans l’élevage au cours des 30 jours précédents le transport et ce dernier doit s’effectuer sans rupture de charge.
-
les autres mouvements de suidés vivants à l’intérieur du territoire ne sont pas soumis à des restrictions particulières ;
-
des limitations peuvent concerner les exportations de produits d’origine porcine vers certains pays tiers;
Des enquêtes épidémiologiques seront conduites dans l’élevage touché, au sein des élevages situés dans un rayon de 2 km ainsi que dans ceux ayant eu des liens sanitaires avec le foyer déclaré.
Rappel sur la maladie d’Aujeszky
La maladie d’Aujeszky est une maladie virale très contagieuse due à un herpèsvirus (Herpèsvirus porcin 1) qui touche principalement les suidés, domestiques ou sauvages. Les animaux infectés deviennent des porteurs à vie et peuvent transmettre à nouveau le virus : ce sont des hôtes réservoirs. D’autres espèces comme les chiens, les chats ou les ruminants peuvent aussi développer la maladie, mais sans la transmettre : ce sont des hôtes « cul-de-sac ». Le virus n’est pas transmissible à l’humain.
La contamination se fait via les sécrétions (salive, nez, génitales), le lait, les carcasses ou la viande infectée, par voie respiratoire ou lors de la reproduction. Les autres espèces se contaminent par contact rapproché, matériel souillé ou ingestion de viande/cadavres infectés.
Les symptômes sont variés chez les suidés : fièvre, perte d’appétit, troubles de la reproduction, problèmes respiratoires, retard de croissance et signes nerveux, surtout mortels chez les très jeunes porcelets. Chez les autres espèces, on observe des troubles nerveux et un prurit intense, avec une évolution rapide vers la mort.
Comment prévenir son arrivée en élevage en Centre Val de Loire
La France est indemne de maladie d’Aujeszky en élevage. Toutefois, la maladie circule chez les sangliers sauvages. C’est pour cette raison que des mesures de prévention des contacts des porcs élevés en plein air vis-à-vis des sangliers doivent être mises en places (clôtures). La prévention passe également par la mise en place des mesures de biosécurité.
Enfin, outre la surveillance évènementielle de la maladie (déclaration à son vétérinaire sanitaire et aux autorités compétentes dès suspicion de la maladie), une surveillance par des dépistages sérologiques annuels dans les élevages de reproducteurs et dans les élevages plein air doit être mise en place.
Source : Préfecture du Cher/ GDS France / Plateforme ESA


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