IAHP – niveau de risque relevé à « modéré » à partir du 16 octobre 2025

Oiseaux Migrateurs

Suite à la confirmation du 1er foyer en élevage dans les Hauts de France et à la période des migrations descendantes d’oiseaux sauvages, la France relève le niveau de risque IAHP de « négligeable » à « modéré » par arrêté ministériel publié le 16 octobre 2025. Les mesures de prévention et de biosécurité pour les élevages de volailles sont renforcées.

 

Les détections d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) se multiplient en Europe chez les oiseaux sauvages et en élevage, une quinzaine de pays depuis le 01/08/2025. Ces cas confirment une dynamique d’infection chez les oiseaux sauvages, y compris chez les oiseaux empruntant les couloirs de migration actifs en amont de la France.

Compte tenu du risque d’introduction en France de virus de l’IAHP à partir de l’avifaune sauvage migratrice et au vu du foyer en élevage, le ministère de l’Agriculture relève le niveau de risque de « négligeable » à « modéré » sur l’ensemble du territoire métropolitain à compter du 16 octobre 2025 (consulter ici l’arrêté ministériel). La France était au niveau de risque « négligeable » depuis le 08/05/2025 .

 

Historique (depuis le début de la saison 2025-2026)

Les premiers animaux confirmés pour la saison ont été deux goélands argentés détectés respectivement les 03 et 04/08/2025 près de Parthenay et Quimper. Puis les cas confirmés se sont enchainés sur le pourtour Atlantique sur des goélands argentés, des cygnes tuberculés et des spatules blanches. 

Au 10 octobre 2025, la confirmation IAHP dans un élevage de gibier (faisans/perdrix) dans la région des Hauts-de-France confirme le 1er foyer en élevage de la saison 2025/2026. La suspicion fait suite à l’apparition d’une hausse la mortalité et de signes cliniques (tremblement tête, paralysie des pattes) dans deux volières. Un autre foyer en élevage à Luneray près de Dieppe (76) est survenu mardi 14/10 (élevage pintades, canards, oies et poules). 

 

Impacts du passage en niveau « négligeable »

Cette décision entraîne la mise en œuvre des mesures de prévention et de biosécurité renforcées suivantes :

  • en zones à risque particulier (ZRP[2]), zones humides dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage : mise à l’abri des volailles, toutes espèces ; mesures concernant la chasse : restrictions sur le transport et l’emploi d’appelants, conditions avant le lâcher de gibier à plumes. => la région Centre-Val de Loire est concernée sur les zones en bleu sur la carte. 
  • en zones à risque de diffusion (ZRD[1]), concernant les communes à forte densité de palmipèdes : mise à l’abri des palmipèdes de moins de 42 jours. => la région Centre-Val de Loire n’est pas concernée. 
  • en zones à risque de diffusion (ZRD) et en zones à risque particulier (ZRP) : interdiction de rassemblements d’oiseaux => la région Centre-Val de Loire est concernée. 
  • pour l’ensemble du territoire : bâchage des véhicules de transports de palmipèdes. => la région Centre-Val de Loire est concernée

Ces mesures renforcées viennent en complément de la campagne de vaccination obligatoire lancée en France depuis le 1er octobre 2023, et renouvelée depuis le 1er octobre 2024, pour les élevages commerciaux détenant plus de 250 canards. La surveillance, la biosécurité et la vaccination sont des piliers complémentaires de la prévention de l’IAHP.

[1] ZRD : zone à risque de diffusion présentant une densité élevée d’élevages avicoles

[2] ZRP : zone à risque particulier dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage.

 

De façon générale, la vigilance doit aussi être maintenue dans la surveillance événementielle (toutes filières confondues) et la surveillance passive renforcée (filière canards vaccinés), de même que l’observance stricte en routine des mesures de biosécurité pour tous les maillons des filières et sur l’ensemble du territoire national. 

 

 

Point sur la vaccination des canards en France (arrêté IAHP du 25 septembre 2023 et IT du 29/09/2025)

Le principe de vaccination reste interdit sauf par dérogation, soit pour la 3ème campagne consécutive :

  • Dans les établissements de plus de 250 canards mulards, Pékin ou Barbarie en France métropolitaine (à l’exception de la Corse) (art 45) où elle est même obligatoire à l’étage de la production (et volontaire à l’étage de la reproduction) [la vaccination reste interdite chez les détenteurs de moins de 250 canards] ;
  • Sur autorisation du préfet (DDPP), dans les parcs zoologiques, les oiseaux de chasse au vol ou d’effarouchement, ou les oiseaux possédant une valeur génétique, culturelle ou éducative élevée justifiée (art. 46). Cette vaccination d’oiseaux captifs n’est pas abordée ici.

La prise en charge par l’État évolue à la baisse (40% du coût total de la vaccination contre 70% la campagne passée), avec désormais l’achat des vaccins à la charge des éleveurs (prise en charge des prestations du vétérinaire sanitaire mandaté pour la supervision de vaccination et surveillance post-vaccination active). Environ 60 millions de canards sont à vacciner dans 2 700 élevages.

La vaccination reste un moyen complémentaire à la biosécurité. Le bilan sanitaire sur les deux dernières années est positif, avec seulement 13 foyers sur la campagne 2023/2024 (dont 2 dans des élevages de canards vaccinés) et 12 sur la campagne 2024/2025 (dont 5 dans des élevages de canards vaccinés). Pour mémoire, en 2021/2022, 1 378 foyers d’IAHP avaient été détectés en élevage en France, et 396 pour la saison 2022/2023.

 

Mesures de Biosécurité pour les éleveurs de volailles commerciaux (nombreuses fiches techniques par espèce élevée)

Mesures de Biosécurité pour les des petits détenteurs d’oiseaux (basse-cour, oiseaux de particuliers et d’ornement)

Mesures pour les détenteurs de gibier à plumes

et de façon plus générale aussi pour les éleveurs de palmipèdes, transporteurs, responsables de parcs zoologiques

Source SRAL CVL / DGAL