Dans le cadre du comité de liaison sanitaire ANICAP – GDS France, des documents ont été élaborés sur les tumeurs nasales chez les caprins. En effet cette maladie virale est contagieuse et aucun traitement n’existe. Elle peut, sans que l’on sache pourquoi, et de manière très occasionnelle actuellement, flamber dans un élevage, le condamnant d’un point de vue sanitaire et économique. Le seul moyen de lutte est la réforme des animaux malades dès les premiers symptômes. Il est donc primordial que les éleveurs et les vétérinaires connaissent les signes d’appel pour ne pas soigner inutilement un animal atteint ni le garder dans le troupeau.
Que sont les tumeurs nasales ?
Les tumeurs nasales sont des cancers transmissibles des chèvres et des moutons induites par le virus ENTV (Enzootic Nasal Tumor Virus), le virus de la tumeur nasale enzootique.
Ce virus est à l’origine de cancers des sinus qui entrainent la mort des animaux infectés (chèvres, chevrettes et chevreaux) quelques semaines à quelques mois après l’apparition des signes cliniques. En l’absence de tests de diagnostic et de suivi, le temps de latence entre l’infection et le développement de la maladie est impossible à déterminer de manière précise. Dans un troupeau, ces cancers peuvent se manifester de manière épisodique, quelques animaux étant touchés chaque année (on parle de forme sporadique), ou sous forme épizootique avec des cas multiples (le plus souvent simultanés).
Les tumeurs nasales sont mal connues et souvent sousdiagnostiquées ou diagnostiquées tardivement alors qu’elles sont présentes en France : une étude menée à l’abattoir a montré que sur 86 chèvres de réforme, 5% étaient porteuses du virus (étude menée par l’OMACAP et l’INRAE Lyon en 2019).
Transmission
Le virus ENTV se transmet principalement par voie aérienne et par contact entre animaux infectés. La transmission par le lait ou le colostrum et in utéro est probable. Les animaux avec des symptômes cliniques excrètent du virus : Il est donc important de repérer ces animaux en vue de les réformer rapidement pour limiter la diffusion de la maladie dans l’élevage. Dans les élevages où la circulation du virus est active, les jeunes animaux sans signes cliniques peuvent également être infectés et donc être potentiellement excréteurs de virus.
Diagnostic avec un vétérinaire et limiter sa diffusion
Du fait de l’absence de traitement de cette maladie transmissible et mortelle, il est important de reconnaitre rapidement des signes évocateurs (cf. fiche technique jointe) et de faire établir un diagnostic clinique et nécropsique de confirmation par un vétérinaire.
L’autopsie a pour objet de vérifier la présence d’une masse à l’ouverture de la tête dont la nature cancéreuse devra ensuite être confirmée par une analyse histologique.
Une fois la présence de cancer dans l’élevage confirmée, il est important de limiter sa diffusion en examinant régulièrement les animaux (adultes et jeunes) pour identifier ceux présentant des signes évocateurs en vue de les isoler et de les réformer précocement. Il est recommandé de ne pas conserver la descendance des chèvres avec un cancer et notamment de ne pas vendre de reproducteurs.
Une fiche technique est disponible en pièce jointe pour mieux faire mieux connaître cette maladie afin qu’elle soit mieux reconnue par les éleveurs et les vétérinaires.
Source : GDS France